1ere Circonscription – Législatives à Tours : une répétition générale avec les élections municipales ?

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7 listes sont candidates pour le 1er tour des élections législatives sur la première circonscription d’Indre-et-Loire qui englobe la quasi-totalité de la ville de Tours (à l’exception de Tours-Nord-Ouest, soit le secteur du Beffroi). Et quand on voit les binômes en lice le 30 juin, on se dit qu’il y a déjà comme un air d’élection municipale même si ce scrutin-là n’est prévu que dans deux ans.

Benoist Pierre n’était pas forcément pressenti pour représenter la majorité présidentielle lors de ces élections législatives 2024 à Tours. Pourtant, c’est bien ce conseiller municipal d’opposition, faisant la navette entre les partis centristes Horizons et Renaissance, qui va défendre le programme macroniste face au député écologiste sortant Charles Fournier. On ne va pas se mentir : il fait un peu office de plan B après le retrait de l’ancien député LREM Philippe Chalumeau (battu en 2022) et le forfait du référent Renaissance de Tours Loïc Guilpain (candidat aux Européennes mais occupé par une compétition de natation en Serbie pour les Législatives).

Pour autant, cet engagement de Benoist Pierre pourrait bien lui servir d’entraînement grandeur nature dans la perspective de la course à la mairie de Tours en 2026. Évidemment, il est hors de question de comparer les enjeux municipaux et nationaux. Mais la configuration de la circonscription (à 100% sur une commune), et le statut du candidat – pressenti pour reprendre la tête d’une liste après sa première tentative de 2020 – font que son score sera suivi de près par les observateurs.

Le pari est risqué. S’il fait un mauvais score, Benoist Pierre ne sera pas trop en position de force pour peser dans les négociations en vue d’une liste d’union de la droite et du centre pour la future campagne menant vers l’Hôtel de Ville. Surtout s’il est faible au 1er tour. Cela dit, il faut lui reconnaître le courage d’y aller quand d’autres se sont défilés (comme Olivier Lebreton pour Les Républicains). Ainsi, cette campagne, même éclair, pourrait renforcer sa notoriété alors qu’il mène en parallèle un cycle de réunions publiques pour établir le programme de 2026.

Préparer le coup d’après, c’est aussi le credo d’Alain Dayan. Candidat déclaré au poste de maire (le seul, avec le centriste Christophe Bouchet), l’ancien adjoint PS de Jean Germain porte une voix dissidente à gauche, pour faire du mal au député écologiste sortant Charles Fournier.  

Dans sa déclaration de candidature, le biologiste y va avec ses gros sabots et parle quasiment autant de politique municipale que nationale, semblant insinuer que la majorité d’Emmanuel Denis n’y est pas pour rien dans la montée du vote RN sur la commune :

« À Tours Nord, comme à Tours sud, le vote RN de ces quartiers a un sens. Celui d’un oubli des problèmes de la vie quotidienne : pouvoir d’achat, insécurité, logement, impression de déclassement, … La politique municipale ne répond pas à ces préoccupations. Le représentant de Tours à l’assemblée nationale ne peut être issu de cette même famille politique. »

S’il se permet, c’est parce que Charles Fournier a pris une adjointe au maire comme suppléante : l’élue LFI Marie Quinton, déjà en binôme avec lui en 2022. En ajoutant la conseillère municipale d’opposition Marion Nicolay-Cabanne (suppléante du candidat LR Lucas Janer), et le représentant de Lutte Ouvrière Thomas Jouhannaud (également candidat aux Municipales 2020), ça fait 4 candidature sur 7 qui impliquent des têtes bien connues de la politique municipale.

Et même si, encore une fois, les enjeux de ce scrutin sont différents, on sait que d’aucuns interpréteront les scores du 30 juin et du 7 juillet avec un prisme ultralocal. Un bon score de Charles Fournier, voire une progression comparé à 2022 ? « Un plébiscite de la politique municipale d’Emmanuel Denis ». A l’inverse, un revers sera vu comme un signe que la mayonnaise ne prend pas (comme certains tentent déjà de le faire avec le score écologiste aux Européennes à Tours – moins de 9% – alors même que les deux votes sont incomparables puisque la gauche partait désunie, ce qui n’était pas le cas en 2020).

Il faut se préparer à ces argumentaires, qui sont au fond une habitude bien française. Après tout, les élections Européennes n’ont-elles pas servi de grand défouloir contre la politique nationale d’Emmanuel Macron avec les conséquences qu’on leur connait ? De plus, il est aussi souvent arrivé qu’on tente de tirer des conclusions nationales aux résultats des élections municipales. Ce n’est pas forcément inopportun, mais le faire à outrance détourne et noie le débat originel, pourtant capital.

Un degré en plus :

Les candidats sur la Première Circonscription :

Charles Fournier (Nouveau Front Populaire – Les Ecologistes)
Benoist Pierre (Horizons, majorité présidentielle)
Lucas Janer (Les Républicains)
Lisa Garbay (Rassemblement National)
Arnaud Ossart (Reconquête)
Thomas Jouhannaud (Lutte Ouvrière)
Alain Dayan (divers gauche)

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