Législatives : Le Nouveau Front Populaire fait bloc en Indre-et-Loire

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Ce mardi matin, les 5 candidats du Nouveau Front Populaire en Indre-et-Loire ont organisé une conférence de presse commune en gare de Tours. L’occasion d’insister non seulement sur la solidité de l’union de la gauche, mais aussi d’affirmer le sérieux de leur programme.

« Vous avez ici une photographie de ce qu’est le Nouveau Front Populaire, avec toutes ses composantes qui sont représentées. On est loin des clichés qui sont véhiculés par certains médias ». Pour Laurent Baumel, ancien député socialiste entre 2012 et 2017, de nouveau candidat sur la 4e circonscription d’Indre-et-Loire, il ne fait aucun doute, le Nouveau Front Populaire, qui fait suite à la NUPES de 2022, est « une alliance qui a un véritable fondement, avec un substrat idéologique commun très fort ».  

A ses côtés on retrouve deux membres de la France Insoumise (Christelle Gobert sur la 2e circonscription et Sandra Barbier sur la 3e), une du Parti Communiste (Marina Coccia sur la 5e circo) et un écologiste (Charles Fournier sur la 1ere). Comme en 2022, ici en Touraine, les accords se sont plutôt faits sereinement. Et même si les socialistes avaient des vues également sur la 2e circonscription, l’unité a été rapidement actée sans polémique et au final peu de dissidences sont à noter (si on excepte celle du socialiste Alain Dayan à Tours).

 « On a toujours su se parler entre nous, sans se renier et avec respect » note Christelle Gobert. Il faut dire qu’en Touraine, le cas de la candidature victorieuse d’Emmanuel Denis à la mairie de Tours en 2020, avec une liste qui préfigurait cette union de gauche avait montré l’exemple. En 2022, les candidatures d’union de la gauche sous l’étiquette NUPES étaient également partout. Un socle solide nous dit-on pour repartir cette année dans un front commun « qui a gagné en plus en expérience » analyse de son côté le seul député sortant de gauche en Indre-et-Loire, Charles Fournier.

Charles Fournier et sa suppléante Marie Quinton (1ere circonscription)

Marteler l’union c’est une manière de répondre aux critiques et polémiques qui sont faites contre le « Nouveau Front Populaire » depuis le début de la campagne par leurs adversaires politiques. En toile de fonds, on retrouve le « chiffon rouge » qui porte le nom de Jean-Luc Mélenchon, que les adversaires politiques agitent comme pour essayer de casser la dynamique d’union, et tenter de créer un fossé entre les insoumis et leurs alliés communistes, socialistes et écologistes.

En off certains proches des candidats d’Indre-et-Loire du Front Populaire ne cachent pas que l’ancien candidat à la Présidentielle constitue un handicap quand ils portent leurs arguments auprès des habitants. La clarification la veille de la conférence de presse par les leaders nationaux des partis qui ont indiqué que l’option Mélenchon à Matignon en cas de victoire n’était pas d’actualité, a ainsi été vue comme une bonne chose.

Répondre au sentiment d’abandon

Au-delà de la simple image d’union, aussi solide puisse-t-elle paraître, il en faudra plus également pour réussir à convaincre les électeurs. Autant il ne fait aucun doute qu’arithmétiquement celle-ci favorisera forcément le poids de la gauche, il n’en reste pas moins que ce seul argument de l’union ne suffira pas pour remporter les territoires, ni la majorité à l’Assemblée Nationale.

Pour y arriver, l’orientation du discours choisie est claire : il faut répondre au sentiment d’abandon des territoires et de leurs habitants. « Il faut mettre l’accent sur les services publics et dès que nous serons au pouvoir, nous prendrons des mesures d’urgence » indique Sandra Barbier en évoquant notamment l’éducation nationale avec des cantines gratuites tout comme les fournitures scolaires ou encore une revalorisation de 10% des salaires des fonctionnaires. 

Sandra Barbier (3e circonscription)

Comme un symbole de ce rendez-vous, le lieu retenu avait été la gare de Tours et plusieurs candidats sont venus en train justement de leur circonscription. De quoi marteler le message de la nécessité d’agir justement sur les transports notamment dans les territoires ruraux : « 81% des habitants de ma circonscription se rendent sur leur lieu de travail en voiture, car d’une part il est de plus en plus éloigné de leur habitat à cause du coût de l’immobilier qui oblige à s’éloigner des zones urbaines mais de l’autre côté à cause d’un défaut de service de transports en commun efficace » prend en exemple Marina Coccia de son côté.

Marina Coccia avec son suppléant Melvin Musset (5e circonscription)

Quid du financement ?

Reste la question du financement du programme. Estimé à 106 milliards d’euros sur 5 ans, il est jugé irréalisable par les centristes de la majorité présidentielle notamment. Là encore, les candidats du NFP ont leurs réponses, fustigeant notamment la politique d’Emmanuel Macron depuis 7 ans. « Les renoncements de la majorité sortante c’est 230 milliards d’euros de recettes en moins pour l’Etat » fustige ainsi Laurent Baumel en dénonçant la suppression de l’ISF « qui n’a eu aucun impact sur l’économie réelle comme on a voulu nous le faire croire ». Un NPF qui entend donc remettre cet impôt sur les grandes fortunes mais aussi « taxer les supers profits ».

Laurent Baumel (4e circonscription)

La politique de l’intervention publique est ainsi clairement celle portée par le Nouveau Front Populaire. Un choix assumé, car derrière ces discours que certains jugeront de généreux, il est question pour les candidats de l’union de gauche de parler de nouveau à un électorat qu’ils ont pu perdre par le passé et qui se tourne désormais plus vers le RN. « L’électorat du RN n’est pas un rassemblement de vieux fascistes nostalgiques de Pétain ou de l’OAS. C’est un électorat qui se sent abandonné et déclassé car victime de l’abandon de la puissance publique, qui connait des difficultés financières chaque mois. C’est ce qui les rend perméables aux discours simplistes et démagogiques du Rassemblement National. Le Nouveau Front Populaire, c’est la seule offre politique qui répond à ce sentiment d’abandon d’une part de nos concitoyens » avance ainsi Laurent Baumel, y compris quand on l’interroge sur la question de la sécurité, un thème d’ordinaire peu porté par la gauche : « On prend ce problème au sérieux et on ne nie pas qu’il y a des problèmes dans certains territoires. Et même le ressenti d’insécurité n’est pas à prendre à la légère, mais là encore ce que je dis aux électeurs c’est que les réponses du RN ne sont pas les bonnes, le RN vend des illusions. »

Christelle Gobert et son suppléant Vincent Pinon (2e circonscription)

Christelle Gobert évoque elle sur ce sujet un retour à la proximité, avec « une police qui est plus là pour accompagner les citoyens », tandis que tous les candidats du NFP expliquent vouloir « s’attaquer aux causes et aux racines » des problèmes de l’insécurité, en axant sur une politique sociale d’accompagnement mais aussi en s’attaquant à la question de la justice, sous-dotée notamment à Tours indique Charles Fournier.

Il reste trois jours avant la fin de la campagne pour convaincre les électeurs du bien-fondé de tous ces arguments.  

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